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14 revendications féministes pour le canton de Neuchâtel

Dernière mise à jour : 2 oct. 2020





Bilan depuis le 14 juin 2019

Nous étions plus de 500'000 à manifester le 14 juin 2019. Nos revendications étaient diverses, mais notre objectif était clair : nous voulions un changement pour enfin l’égalité dans la société, dans l’économie et dans le monde politique. Cette journée teintée de violette aura marqué l’histoire des mouvements féministes en Suisse, mais les décisions politiques qui suivirent ne peuvent pas être considérées comme étant à la hauteur de nos attentes : un congé paternité minimal -de plus remis en cause par l’aile conservatrice de notre pays-, une loi sur la transparence salariale qui ne permettra pas d’atteindre nos objectifs ou encore la proposition d’augmenter l’âge de la retraite pour les femmes.

Le Parlement fédéral s’est féminisé, c’est une bonne chose, mais nous attendons des décisions concrètes pour obtenir une fois pour toute l’égalité et pas des propositions à la petite semaine teinté de conservatisme et paternalisme ! Ce changement doit avoir lieu à l’échelon national tout comme celui canton, car dans notre canton le constat est tout autant mitigé. Même si la problématique des violences domestiques ou encore l’éducation à l’égalité dans les lieux de formation commence gentiment à être considérée, les moyens investis dans une réelle politique féministe restent insuffisants. Nous ne nous contenterons jamais d’une telle politique au rabais.

Un bilan s’avère mitigé pour les décisions politiques, mais en aucun cas ne freine notre motivation. S’il y a des constats positifs, c’est que nous ne se taisons plus, nous avons investi et nous nous sommes réapproprié l’espace public d’une manière exceptionnelle. Sans relâche, nous avons pris la parole et martelé des mois durant nos revendications. La politique ne peut plus et ne doit plus se faire sans nous ! La partie n’est pas gagnée et la crise du Covid-19 avec comme conséquence la complexification du travail collectif et la mise à l’agenda politique d’autres priorités reléguant nos revendications au second plan ne doit en aucun cas mettre à mal notre objectif d’un monde plus juste.

Le 14 juin 2020, nous ne lâchons rien ! Plus que jamais nous devons nous mobiliser pour exprimer notre vision du changement d’un système que la crise sanitaire a révélé comme insupportable et dire que nos vies passent avant le profit d’une minorité. En chômage partiel, les femmes n’ont perçu que 80% de leur salaire déjà 20% plus bas que le salaire des hommes en général. En raison d’une répartition des tâches encore inégalitaires, le travail domestique non-rémunéré s’est complexifié - enseignante, maman ou encore proche-aidante ont été nos nouveaux métiers du confinement. Ceci alors que nous devions continuer nos activités professionnelles et faire face au regard inquisiteur de nos employeurs lorsque nous devions prendre des congés pour s’occuper des enfants.

Les annonces récentes du Conseil fédéral nous permettent de manifester le 14 juin. A nous de reconquérir l’espace public, à nous de continuer à relayer nos revendications et à nous de nous faire entendre une fois pour toute !


Nos revendications cantonales

Dès lors, nous avons formulé 14 revendications cantonales qui ont été déposées au Grand Conseil cette semaine :


  1. Un congé parental partagé entre pères et mères en plus des 14 semaines de congé maternité, financé sur un système d’allocation parentale cantonale et introduit par étape de 4 mois à un an d’ici 2030 au plus tard.

  2. L’engagement de notre canton dans la protection contre le licenciement d’une année après le congé maternité et parental au niveau cantonal d’une part et fédéral d’autre part.

  3. Le droit de pouvoir diminuer le temps de travail après la naissance d’un enfant et/ou une adoption sans risque de perdre son emploi ainsi que le droit de retrouver son taux d’occupation initial sans perte des acquis sociaux.

  4. Une place en crèche et en parascolaire abordable et accessible pour chaque enfant avec davantage de personnel d’encadrement qualifié, une meilleure reconnaissance sociale et salariale du personnel et davantage de subventions.

  5. Une allocation cantonale pour les proches-aidant.e.s financée sur le modèle d’une allocation maternité et/ou parentale cantonale.*

  6. Le droit à un accueil de jour pour les personnes dépendantes et non-autonomes d’au moins deux jours par semaine.*

  7. Une formation obligatoire sur les problématiques du genre pour tout le personnel éducatif et scolaire ainsi que pour toutes et tous les élèves des écoles obligatoires et post-obligatoires ainsi que chaque école proscrive au travers de son règlement tout comportement et toute parole sexiste.*

  8. Assurer des moyens suffisants pour mener différentes campagnes cantonales :

    1. Contre le viol et les violences domestiques et sexistes envers les femmes

    2. Contre les féminicides

    3. Contre toute violence liée à son orientation sexuelle et son identité de genre.

  9. Un office de la politique familiale et de l’égalité qui soit doté de moyens supplémentaires et substantiels lui permettant de mener des actions au service de l’ensemble de la population et de l’administration publique.

  10. Une analyse approfondie des incidences de l’élaboration du budget du canton et de ses coupes en termes de genre, sur la vie sociale et économique des femmes.*

  11. L’interdiction des affichages de publicité sexiste et discriminante selon les identités de genre dans le canton.

  12. L’application de l’art. 41 al 4 du règlement d’exécution de la loi cantonale sur les marchés publics (effectuer des contrôles en matière d’égalité de traitement entre hommes et femmes), son extension aux contrats de prestations et aux entités parapubliques, ainsi que les moyens nécessaires pour le faire respecter.

  13. Prévenir tout risque de double discrimination en fonction de la couleur de la peau et de l'appartenance culturelle des femmes migrantes, notamment dans le domaine de la formation en facilitant la reconnaissance de leurs compétences professionnelles et l'accès à des emplois valorisants ainsi que les mêmes droits en matière d’accès à la santé et d’allocations perte de gain.

  14. Davantage de lieux d’accueil d’urgence pour les personnes exposées à des violences intrafamiliales en raison de leur orientation sexuelle et identité de genre. Le confinement en a démontré la nécessité.

Le 14 juin 2020, nous allons manifester à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel. A 15h24 nous ferons du bruit dans toute la Suisse. Les programmes seront publiés dès que possible.



 

*Ad.5 Les proches aidants sont souvent les femmes de la famille qui prennent soin des personnes non autonomes, handicapées ou âgées de la famille


*Ad.6 Les personnes dépendantes ou non-autonomes, ce sont celles qui ont besoin d'aide des tiers pour les tâches de la vie quotidienne


*Ad.7 La problématique du genre essaie de briser les stéréotypes qui enferment des femmes et des hommes à des rôles que la société leur indique comme adéquats selon le sexe assigné à la naissance


*Ad.10 Budgétisation en fonction du genre - un outil utile pour analyser plus finement à qui bénéficie vraiment l’argent dépensé et s’il contribue bien à l’égalité femmes-hommes



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