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1er café féministe du mardi



Dès le lendemain des élections fédérales, le 21 octobre 2019, notre collectif faisait savoir que nous allions suivre de près le travail des six parlementaires neuchâtelois élu-e-s à Berne.


Notre volonté: instaurer un dialogue, créer des liens, soumettre des idées, apprendre davantage sur les dossiers et débats en cours à Berne, mais aussi demander des comptes et surveiller la façon dont ils/elle donneraient ou pas suite aux 19 revendications du manifeste féministe national, base de la grève féministe du 14 juin 2019. En décembre, nous avons communiqué à nos élu-e-s les quatre dates retenues pour 2020 et la forme que prendraient ces rencontres : des cafés féministes publics, deux à Neuchâtel, deux à La Chaux-de-Fonds.


Mardi 18 février au premier café féministe étaient présents Baptiste Hurni (PS), conseiller national et Céline Vara (Les Verts), conseillère aux Etat *1). Introduit par Solen Ochsner du collectif neuchâtelois pour la grève féministe et modéré par Catherine Laubscher en sa qualité de première déléguée au Bureau de l’Egalité et membre de notre collectif, le débat s’est déroulé de façon courtoise, mais avec des questions précises.


Pour commencer, quel sujet vous tient à cœur ?

- Céline Vara cite le viol. En Suisse, le fardeau de la preuve repose sur la victime. Ce n’est pas admissible. Il faut changer la loi. Quand on dit NON, c’est NON.

- Baptiste Hurni retient le mariage pour tous - est-ce que ce sera aussi le mariage pour toutes ? interroge Catherine Laubscher-, le droit d’adopter des enfants et la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes.

Les deux élus se réjouissent de la progression du nombre des parlementaires femmes (42%), mais soulignent qu’il ne suffit pas d’être femme pour défendre un point de vue féministe. Baptiste Hurni estime que les questions écologiques seront mieux traitées que les questions sociales. Tous deux prônent une politique des petits pas.

Une option discutable, mais continuons…

Comment vous situez-vous par rapport à l’AVS ?

Deux questions précises: que pensez-vous d’une 13me rente AVS, comment vous situez-vous par rapport au projet du Conseil fédéral AVS21.

Vif débat avec la salle qui refuse catégoriquement l’idée avancée par Céline Vara, mais aussi acceptée par Baptiste Hurni au nom du réalisme : on pourrait, estiment-ils, accepter un allongement de l’âge de la retraite à condition d’obtenir des contreparties substantielles. Selon Céline Vara, l’important est de bien négocier.

La salle : « Même avec des contreparties, nous sommes contre une augmentation de l’âge de la retraite des femmes », « L’égalité salariale est un dû, respecter la loi, systématiquement violée, ne peut pas être une contre-partie », « Les femmes travaillent plus que les hommes, mais sont plus nombreuses à vivre dans la pauvreté, en particulier lorsqu’elles sont retraitées. Comment prenez-vous en compte tout le travail gratuit, essentiellement accompli par les femmes ? »,

Les deux parlementaires jugent qu’il est trop risqué de refuser purement et simplement l’augmentation de l’âge de la retraite. L’un parle de la création d’un fond dans l’AVS qui bénéficierait aux femmes. L’autre évoque la création d’un fond pour organiser des horaires scolaires continus pour les enfants. Une façon d’alléger la double journée de travail… ou de noyer le poisson, souffle à mi-voix une femme visiblement peu convaincue par le propos .


Egalité salariale

Tout le monde se met d’accord sur le fait que la loi sur l’égalité salariale doit être renforcée, qu’il faut des mesures coercitives pour les employeurs qui ne respectent pas le principe d’un salaire égal pour un travail de valeur égale. Tout le monde, ici, est d’accord que ce n’est pas une monnaie d’échange pour accepter une augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Baptiste Hurni insiste : à Berne, la majorité des parlementaires ne sont pas aussi progressistes que nous le sommes le canton de Neuchâtel. Céline Vara renchérit, et tous deux alignent quelques anecdotes qui font peur. Il/elle soulignent l’importance de la mobilisation du collectif.


Suivre les votes de nos élus à Berne

A la fin du débat, les deux parlementaires nous encouragent à suivre régulièrement les votes des 6 élu-e-s à Berne, pour suivre de près leur travail. Au final, une conviction partagée entre la salle et les deux invités qui ont pris le temps de venir débattre : ce café féministe public, suivi et relayé par les médias, a été utile. Pour avancer vers plus d’égalité, il faut plus de transparence du côté du parlement, et ne rien lâcher du côté des collectifs.


Prochain rendez-vous : le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. C’est un dimanche. La grève féministe reste à l’ordre du jour.


Note 1) Trois avaient pris la peine de s’excuser . Dans l’ordre des réponses reçues : Fabian Fivaz (les Verts), conseiller national ; Damien Cottier (PLR), conseiller national ; Denis de La Reussille (POP), conseiller national. Philippe Bauer, conseiller aux Etats, n’a pas daigné répondre. Lui ne doit rien à personne, et encore moins aux féministes ? On s’en souviendra.


texte par Agnieszka Hegetschweiler et Marianne Ebel

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