Fêter les mamans une fois par an, ça ne suffit pas!
La crise du Covid-19 révèle ce que nous savons depuis longtemps :
le travail de soins et d'éducation des enfants ne fonctionne en Suisse que grâce aux innombrables heures de travail essentiellement assumées par les mères.
Les chiffres sont là : un milliard d'heures de travail d'éducation et de soins fournis gratuitement à la maison, ce qui représentent une valeur de 248 milliards de francs par an ; 250 millions d'heures/an (mal) rémunérées dans le secteur de l'éducation et des soins. Et pour toutes les femmes qui ont des enfants, la crise du Covid-19 implique, encore plus de travail, encore plus de responsabilités. Sans compensation, sans diminution de leur temps de travail salarié, et pour un grand nombre d’entre elles, sans partage. Une fête, des applaudissements, mérités certes. Mais ça ne suffit pas.
Nous publions aujourd’hui une vidéo réalisée par un groupe de mères et d’éducatrices de la petite enfance de Berne (Eidgenössischen Kommission « Dini Mueter » /Commission fédérale « Ta maman ») et sous-titrée par nos soins.
Plus de temps, d’argent et de respect
leurs revendications rejoignent les nôtres.
Leur travail de mères et d’éducatrices de la petite enfance, elles le font avec amour. Et c’est un beau travail. Mais pourquoi ce travail ne vaut-il rien ou si peu quand il s’agit de le reconnaître, au niveau des salaires, des assurances sociales, pour un droit à une diminution du temps de travail salarié sans diminution du revenu familial, afin d’en faciliter le partage ?
Nous exigeons :
un congé parental partagé entre pères et mères en plus des 14 semaines de congé maternité financé sur un système d’allocation parentale cantonale, introduit par étape de 4 mois à un an d’ici 2030 au plus tard.
le droit de pouvoir diminuer le temps de travail après la naissance d’un enfant et/ou d’une adoption sans risque de perdre son emploi ainsi que le droit de retrouver son taux d’occupation initial sans perte des acquis sociaux.
une place en crèche et en parascolaire abordable et accessible pour chaque enfant avec davantage de personnel d’encadrement qualifié, une meilleure reconnaissance sociale et salariale du personnel et d’avantage de subventions
l’engagement de notre canton dans la protection contre le licenciement d’une année après le congé maternité et parental au niveau cantonal d’une part et fédéral d’autre part.
Ces revendications font partie des revendications cantonales définies - avant la crise du Covid-19-, par le Collectif neuchâtelois pour la grève féministe, et que nous adresserons à nos autorités politiques avant la prochaine session du Grand Conseil.
En résumé sur le point qui nous intéresse ici : pour alléger le travail de toutes les personnes qui s’occupent des enfants, nous voulons un service public renforcé, avec du personnel en suffisance, bien formé et bien rémunéré, mais nous voulons aussi une diminution du temps de travail salarié sans perte de salaire, afin de favoriser le partage du travail domestique d’éducation et de soins aux enfants.

texte rédigé pour le Collectif par Marianne Ebel