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Café féministe covid-compatible - question 5/6 - violences domestiques

Dernière mise à jour : 28 mai 2020



Le 14 juin 2019 fut une journée historique en Suisse. Il est temps à la concrétisation des revendications de notre manifeste féministe. Dès lors, nous nous engageons à suivre de près l’évolution des dossiers au niveau du parlement fédéral.

Avant la session parlementaire extraordinaire du mois de mai, nous avons adressé 6 questions à nos 6 élu.e.s neuchatelois.es siégeant à Berne. Ces 6 questions nous semblent essentielles afin que cette crise devienne une opportunité de construire une société solidaire et que sa sortie puisse être envisagée d’une manière égalitaire entre les genres.


Cette démarche du Collectif neuchâtelois s’inscrit dans la continuité des Cafés féministes du mardi. Le café féministe prévu le 19 mai prend ainsi une forme différente et permet, malgré la situation sanitaire, de garder le lien avec nos élu.e.s à Berne, soumettre des idées, apprendre davantage sur les dossiers et débats en cours à Berne, mais aussi demander des comptes et surveiller la façon dont ils/elle donneraient ou pas suite aux 19 revendications du manifeste féministe national, base de la grève féministe du 14 juin 2019.

A noter que l’ensemble des réponses reçues de la part des parlementaires sont retranscrites en version intégrale et sans modification ci-dessous.

Par ailleurs, il s’agit de préciser que tous.tes les parlementaires neuchâtelois.es ont été sollicité.e.s. Ont répondu aux questions : Monsieur le Conseiller national B. Hurni, Fabien Fiaz et Damien Cottier ainsi que Madame la Conseillère aux États Céline Vara.


 

La cinquième question concerne les violences faites aux femmes.

En effet, nous avons relevé ce sujet dans La prise de position et revendications pour une sortie féministe de Covid-19 sous le point 8

Parce que nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe, nous voulons immédiatement un plan fédéral de lutte contre les violences sexistes, sexuelles et domestiques en accord avec la Convention d’Istanbul, accompagné d’un outil fédéral d’évaluation et de suivi du nombre des violences sexistes et des féminicides, terme qui doit être reconnu dans le Code Pénal. Le coronavirus a imposé de nouveau le silence sur la violence machiste. Pourtant, elle continue et s’aggrave même à cause du confinement. Il faut débloquer des fonds à tous les niveaux pour ouvrir des centres pour les mineur-es et les femmes* dans toutes les communes pour y trouver protection, recevoir des conseils et pouvoir échanger.


Notre question :

Le confinement n’a fait que renforcer le danger encouru par les trop nombreuses femmes qui subissent des violences domestiques, et démontre la nécessité de mettre rapidement en œuvre les différentes mesures contenues dans la convention d’Istanbul.

Comment comptez-vous agir concrètement pour que la Suisse avance dans la mise en œuvre de ces mesures ?


Céline Vara : La convention d’Istanbul a déjà été en grande partie intégrée dans le système légal suisse et en particulier à Neuchâtel ou l’OPFE a déjà adapté la loi afin de correspondre au plus près à la convention. Toutefois, le problème des femmes victimes de violences, dépendantes du permis de séjour de leur conjoint, n’est toujours pas réglé. Dans ces cas, il faut pouvoir leur assurer une protection indépendamment de leur situation économique.

Heureusement, aujourd’hui et contrairement aux pays voisins, la suisse n’a pas connu d’augmentation des cas de violence domestique pendant cette crise. Par ailleurs tous les services entourant les victimes et les auteur-e-s ont continué de fonctionner sans interruption.

Par ailleurs, au sein de la Commission des affaires juridiques, je soutiens une révision des dispositions du code pénal portant sur les infractions dites « de mœurs », lesquelles ne sont effectivement plus à jour. Il convient de revoir la définition du viol, notamment et de donner davantage de crédit et de moyens aux victimes.


Baptiste Hurni : J’ai déposé une interpellation au Conseil fédéral exactement sur ce sujet et je soutiens plusieurs interventions dans ce sens.


Damien Cottier : c’est un des points qui m’inquiétait beaucoup dans cette crise mais d’après les informations reçues, notamment par le canton, heureusement, contrairement à d’autres pays européens, il semble qu’il n’y ait pas eu d’augmentation (en tout cas visible à ce stade)

de la violence domestique pendant le confinement et c’est tant mieux. Il faudra évidemment que cela se confirme. Je me suis réjouis qu’une campagne fédérale ait été lancée pour sensibiliser à ce risque pendant la crise (bien qu’à mon sens cette campagne ait commencé trop tardivement). La Suisse doit continuer à mettre en oeuvre le Convention d’Istanbul de manière décidée.


Fabien Fivaz : J’ai soutenu avec mes collègues, en Commission de la science, de l’éducation et de la culture, une motion demandant un renforcement de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, à travers une augmentation des moyens à disposition des cantons et des associations actives dans le domaine. La proposition a été acceptée par la commission, et a fait l’objet d’une communication auprès du Conseil fédéral qui s’en engagé à accélérer la mise en œuvre de l’ordonnance contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, entrée en vigueur le 1er janvier 2020.

Commentaire additionnel du Collectif neuchâtelois :

La mise en œuvre de la Convention d’Istanbul est plus importante que jamais. Nous avons notamment besoin de chiffres pour pouvoir connaître l'ampleur du phénomène et son évolution dans le temps.

A toutes fins utiles, l’interpellation citée par le Conseiller national B. Hurni est consultable sous ce lien.

 

Les réponses aux questions suivantes seront publiées prochainement sur notre site.

Le premier café féministe a eu lieu le 18 février 2020. Et vous pouvez lire notre chronique à ce sujet ici

* photo utilisée dans le visuel prise par Thalie Rossetti


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