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Café féministe Covid- compatible - question 6/6 - femmes migrantes et issues d'asile



Le 14 juin 2019 fut une journée historique en Suisse. Il est temps à la concrétisation des revendications de notre manifeste féministe. Dès lors, nous nous engageons à suivre de près l’évolution des dossiers au niveau du parlement fédéral.

Avant la session parlementaire extraordinaire du mois de mai, nous avons adressé 6 questions à nos 6 élu.e.s neuchatelois.es siégeant à Berne. Ces 6 questions nous semblent essentielles afin que cette crise devienne une opportunité de construire une société solidaire et que sa sortie puisse être envisagée d’une manière égalitaire entre les genres.

Cette démarche du Collectif neuchâtelois s’inscrit dans la continuité des Cafés féministes du mardi. Le café féministe prévu le 19 mai prend ainsi une forme différente et permet, malgré la situation sanitaire, de garder le lien avec nos élu.e.s à Berne, soumettre des idées, apprendre davantage sur les dossiers et débats en cours à Berne, mais aussi demander des comptes et surveiller la façon dont ils/elle donneraient ou pas suite aux 19 revendications du manifeste féministe national, base de la grève féministe du 14 juin 2019.

A noter que l’ensemble des réponses reçues de la part des parlementaires sont retranscrites en version intégrale et sans modification ci-dessous.

Par ailleurs, il s’agit de préciser que tous.tes les parlementaires neuchâtelois.es ont été sollicité.e.s. Ont répondu aux questions : Monsieur le Conseiller national B. Hurni, Fabien Fiaz et Damien Cottier ainsi que Madame la Conseillère aux États Céline Vara.

 

La sixième question concerne les femmes migrantes et issues d'asile.

En effet, nous avons relevé ce sujet dans La prise de position et revendications pour une sortie féministe de Covid-19 sous le point 12

Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations, nous exigeons les mêmes droits en matière d’accès à la santé, d’allocations perte de salaire et demandons la régularisation de toutes les personnes sans-papiers ! La pandémie a montré la fragilité des migrantes: les employées de maison, les personnes sans papiers payent le prix fort de la crise sanitaire.

Notre question :

La situation de crise que nous traversons actuellement est particulièrement grave pour toutes les personnes issues de la migration, dont le statut est provisoire ou irrégulier, et que les conditions de vie rendent particulièrement vulnérables.


Comment comptez-vous garantir toutes les mesures de protection requises soient appliquées dans les centres d’accueil, et que des moyens soient alloués afin d’éviter la propagation de la maladie mais aussi afin de veiller à la protection des personnes vulnérables issues de l’asile ?


Comment vous positionnez-vous par rapport à la régularisation des personnes migrantes qui, pour partie, occupent actuellement des postes particulièrement exposés - à l’image de ce qu’a fait le Portugal ? Quelles mesures êtes-vous prêt-e-s à prendre dans ce sens ?

Céline Vara : Les centres d’accueil ne doivent pas être oubliés par les mesures sanitaires et les moyens suffisants doivent être alloués afin de garantir la santé et la dignité de ses occupant-e-s. La crise sanitaire actuelle peut créer des situations de proximité particulièrement compliquées dans les centres d’accueil. Il s’agit de prévoir les moyens suffisants pour que le personnel puisse faire son travail au mieux.

Les personnes qui viennent en Suisse pour échapper à des situations de détresse doivent pouvoir être accueillies dans les meilleurs délais et bénéficier de mesures d’insertion leur permettant de subvenir à leurs besoins. Les crises nous rappellent également la chance que nous avons d’être né-e-s en Suisse. Il est de notre devoir de laisser la porte ouverte à celles et ceux qui n’ont pas eu cette chance.

Baptiste Hurni : Il convient de rester extrêmement attentif aux conditions de traitement dans les centres d’accueil et d’intervenir un maximum sur ce sujet, même si la balle est en partie dans le camp des cantons. Les budgets doivent au minimum être maintenu si ce n’est augmentés.

Enfin, je suis pour une régularisation des personnes migrantes qui sont depuis longtemps en Suisse, coronavirus ou pas d’ailleurs.


Damien Cottier : En ce qui concerne les migrants - et parmi eux les femmes migrantes - et le risque lié au covid-19, il me semble important d’avoir de bons moyens de communication sur les risques du virus dans les différentes langues et cultures (la Croix-rouge suisse et l’OFSP notamment ont pris des mesures à saluer en ce sens) et de prendre des mesures sanitaires adaptées dans les centres d’hébergement fédéraux et cantonaux (j’ai interpellé le SEM à ce propos en commission). S’agissant de la régularisation je ne pense pas qu’elle doive se faire en lien avec la pandémie, l’accès de chacun aux soins de première nécessité doit par ailleurs être garanti. D’un point de vue général je suis favorable à ce que l’on tire les leçons de l’exercice « papyrus » pratiqué à Genève et qu’on voie si ce modèle peut s’appliquer dans d’autres parties du pays avec des régularisations à la clé.


Fabien Fivaz : J’ai déjà exprimé une partie de mes engagements en faveur des migrantes et migrants, étrangères et étrangers, lors de mes réponses à la première question. Au surplus, je soutiendrai les propositions visant à régulariser les personnes sans papier.

Plusieurs propositions ont été adoptées en commission et transmises au Conseil fédéral concernant le non-refoulement et l’incapacité à appliquer les accords de Dublin dans le cadre du coronavirus. Il s’est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les personnes dans les centres d’accueil.

Mais il faudra aussi revoir notre politique d’accueil. Je suis choqué que la Confédération n’ait pas un fait un effort supplémentaire dans le cadre du COVID et des problèmes humanitaires aux frontières de l’Europe. Nos lois sur les étrangers et l’asile devraient être révisées. Je suis intervenu en Commission de la sécurité pour éviter qu’on durcisse encore les conditions d’accueil des migrantes et migrants au nom de la lutte contre le terrorisme. Sans succès. La lutte continue.

 

Le premier café féministe a eu lieu le 18 février 2020. Et vous pouvez lire notre chronique à ce sujet ici

* photo utilisée dans le visuel prise par Thalie Rossetti

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