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Café féministe : valorisation des métiers de soins

Dernière mise à jour : 22 nov. 2020




Pour les raisons que nous connaissons liées à la crise sanitaire, nous avons dû réinventer notre dernier café féministe de l’année 2020. Pour cette occasion, nous avons décidé de poser deux questions brulantes de l’actualité à nos parlementaires à Berne, la première étant :

Etes-vous prêt-e-s à déposer une requête pour renforcer les moyens alloués au système de santé afin que le personnel soignant bénéficie d’une meilleure protection contre le Covid-19, d’un soutien accru dans le travail harassant qu’elles et ils font et d’une valorisation salariale ?

La position du collectif concernant cette dernière est claire. Le 14 juin 2019, comme dans un rêve prémonitoire, nous étions plus 500 000 dans la rue pour revendiquer que le travail de soins soit enfin reconnu. Ce travail est tellement dévalorisé qu’il en devient invisible alors qu’il est indispensable au fonctionnement de l’économie et de la société. Les métiers « féminins » sont systématiquement relayés au second plan et sous-payés malgré leur pénibilité. Ces discriminations scandaleuses doivent cesser ! Il faut valoriser celles, mais aussi ceux, dont le travail est indispensable à la vie en augmentant leurs salaires et en améliorant leurs conditions de travail.

La crise sanitaire que nous traversons en cette année 2020 nous a donné raison ! Elle nous montre les limites de notre système de santé qui n’a cessé d’être privatisé, le manque de place et d’outils pour soigner ainsi qu’un personnel soignant qui malgré son courage et sa ténacité est au bord de craquer. Nos soignant-e-s ainsi que nous la population, subissons les résultats d’une politique publique d’austérité qui n’a cessé de couper dans les dépenses de l’Etat pour notre système de santé. Si la Confédération est capable d’injecter dans l’économie privée 60 milliards alors nous demandons que le même montant soit investi dans les soins et le travail dédié à la vie, pour que le personnel soit mieux protégé, soutenu et payé.

Entre l’économie ou la vie, nous choisissons la vie !


Ci-dessous, les réponses des 3 parlementaires neuchâtelois (sur 6) siégeant à Berne :


Céline Vara (les Verts) :

Si ce n'a pas encore été fait, oui! Ce sujet est très important et les forces majoritaires à Berne n'en font malheureusement pas grand état. Le personnel soignant est en première ligne depuis des mois, épuisé, désécurisé. Cette branche a fourni des efforts hors du commun et n'a reçu aucune forme de reconnaissance, du moins à la hauteur des sacrifices consentis. Cependant, étant dans mon dernier mois de grossesse, je ne pourrai malheureusement rien déposer à la session du mois de décembre car je serai absente. Mais je travaille très volontiers avec votre équipe pour déposer quelque chose dès la session de printemps ou avec un autre élu. En effet, je me suis passablement impliquée pour l'initiative "Pour de soins infirmiers forts" (https://www.pour-des-soins-infirmiers-forts.ch/) et je reste en contacts étroits avec le comité de campagne.


Fabien Fivaz (les Verts) :

Le personnel soignant, en première ligne dans la lutte contre la pandémie et à grande majorité féminin, est frappé de plein fouet par cette seconde vague. Je soutiens un contreprojet fort à l’initiative pour des soins infirmiers, ou, à défaut, l’initiative elle-même. Dans ce cadre, les Vert.e.s ont déposé de nombreuses proposition pour aider, dédommager, soutenir, améliorer les conditions de travail du personnel infirmier (et plus largement toutes les personnes active dans le domaine du care). Les chances de succès d’un bon contre-projet sont malheureusement minces et il s’agira vraisemblablement de convaincre la population durant la campagne de votation. Je suis également disposé à travailler avec vous à l’élaboration d’un objet pour la session parlementaire de décembre.


Baptiste Hurni (PS) :

Déposer une requête concrète aujourd'hui n’a malheureusement pas de sens si c’est une requête individuelle, même largement soutenue. Elle ne serait pas traitée avant au minimum deux ans et, même si elle était acceptée, elle arriverait comme grêle après vendanges. Je suis en revanche totalement acquis à l’idée (i) que le personnel dispose de meilleurs moyens de protection et que (ii) les salaires soient augmentés. Je l’étais d’ailleurs déjà avant la crise du Covid raison pour laquelle je suis intervenu et ai voté en faveur de l’initiative pour des soins infirmiers forts et son contre-projet, malheureusement un peu faible. Mais si la démarche d’un dépôt personnel n’a pas de sens, je soutiendrai en revanche toute action qui viendrait d’une commission ou d’un groupe parlementaire et dont les propositions implique un traitement plus rapide. L’idéal serait que ces propositions proviennent de la CSSS à l’occasion du traitement d’un projet de loi. C’est la voie la plus rapide. Le personnel de santé doit être mieux protégé et mieux valorisé, tant cette crise le met sous pression. C’est aussi le lieu de rendre hommage à notre camarade soignant Thierry Humbert-Droz, mort des suites de cette affreuse maladie et personnalité si dévouée et attachante.




Nous remercions les élu.e.s de leur réponses, du temps consacré et de la volonté d'agir à ce sujet. Nous vous tiendrons informé.e.s des suites.

 

Les réponses à la deuxième question (et la dernière) se trouvent ici. Il s'agit de la notion du consentement dans le cadre de la révision de loi sur le viol.


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